APRENDRE LE RROMANI (TSIGANE)
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Origine des différents termes désignant les Rroms (à compléter)

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Origine des différents termes désignant les Rroms (à compléter) Empty Origine des différents termes désignant les Rroms (à compléter)

Message par Clément Mar 10 Fév - 19:41

A compléter :
Rroms
"Rrom" signifie "être humain" en rromani ("Rromni" au féminin) ou encore "mari / homme marié". C'est à partir de ce terme que sont formés des mots tels que "Romanichels, Romane Chave", etc. "Romanichel" vient de "rromani śel" qui veut dire peuple rrom.
De nos jours ce terme désigne soit les Rroms, Sinté, etc., dans leur ensemble, soit les Rroms au sens strict et majoritairement établis en Europe de l'Est actuellement.

Tsiganes / Tziganes
Ce terme vient d'une secte intinérante d'origine persane ayant disparu au XIe siècle. Elle a connu son apogée à Byzance vers 820 mais a ensuite cédé sous les persécutions des autorités byzantines après l'an 1000. Un siècle plus tard, les premiers Rroms sont apparus en Asie mineure et on les a confondus avec les Tsiganes.
Source Rromani. Guide de conversation, Assimil, p. 6
Ce terme est souvent considéré comme inapproprié et raciste. Toutefois le terme est utilisé par exemple par Vania De Gila-Kochanowski dans son livre Parlons tsigane (livre à manier avec précaution concernant l'aspect historique, voir ici). On retrouve aussi facilement le terme de "tsigane" utilisé dans les réseaux sociaux par les concernés.

Bohémiens
Bohémiens : En 1418, 14.000 Pèlerins arrivent à Strasbourg. Ce sont d'anciens Sarrasins (c'est-à-dire en fait des Musulmans) mais qui sont désormais Chrétiens : ils expliquent qu'ils n'ont pas bien défendu leur terre, la Petite Égypte, attaqués par les Turcs. Ils font donc un pèlerinage sur ordre du Pape (cela n'avait rien d'extraordinaire à l'époque). Ce sont des nobles pèlerins, accompagnés par des Ducs. Ils sont donc pénitents et ont des sauf-conduits (une sorte de visa) du Roi de Bohème. On les prend donc pour des Bohémiens (ou des Égyptiens). Selon Elisabeth Clanet dit Lamanit (cf. lien ci-dessous) lors d'une conférence, eux se disent « Manouche », être humain, ou « Sinto », ce qui voudrait dire en fait indien. Mais manifestement, il n'est connu aucune mention du terme "Sinto" avant la fin du 18e siècle et ce terme n'est probablement pas issu de la langue rromani (voir plus bas le paragraphe "Sinté ou Sinti").

   BOHÉMIEN, IENNE, subst. et adj.

Étymol. ET HIST. − 1467 « tzigane, membre de tribus vagabondes que l'on croyait originaires de Bohême » (Lit. remiss. ann. 1467 ex Reg. 200 ch. 28 dans Du Cange, s.v. Aegyptiaci). Dér. de bohème* étymol. 2; suff. -ien*.
http://www.cnrtl.fr/etymologie/boh%C3%A9mien

Sources : conférence disponbile sur Youtube d'Elisabeth Clanet (cf. lien ici) et site du CNRTL.


Sinté ou Sinti
Un hypothèse est que ces termes sont dérivés du mot sindho (qui donne également "Sinto") qui signifie "habitant du Sindh" (actuel Pakistan). Toutefois, selon Karola Fings dans son ouvrage Sinti und Roma. Geschichte einer Minderheit (éditeur : Beck C. H., p. 11), le mot "Sinté" (elle écrit "Sinti" en allemand), c'est un nom que la minorité allemande se donne seulement à la fin du 18e siècle. Selon Fings, ce mot n'est pas d'origine pré-européenne.

Selon Marcel Courthiade dans sa Petite histoire du peuple rrom - première diaspora historique de l'Inde : "Les Rroms allemands s'appellent maintenant mare mènśi ou mare manuś, "nos gens, nos hommes" en langue maternelle, tandis qu'ils disent Sinté pour désigner leur ethnie quand ils parlent allemand, mais ils appellent leur langue et leur tradition romnepen. On trouve pour la première fois le mot Sinto en 1787, dans l'argot des voleurs allemands, la Gaunersprache. Auparavant les Rroms s'appelaient entre eux Kahle en Allemagne et ils semblent avoir le mot Sinto à un argot. L'origine de ce mot est inconnue, c'était peut-être le nom des Rroms d'Italie, qui est passé en Gaunersprache (argot voleur) avec le sens de "copain, compagnon"." (p. 103-104) (Courthiade utilise le mot Rrom comme désignation générique pour Sinté, gitan, etc.)

De nos jours on désigne par Sinté les Rroms d'Europe de l'Ouest (Allemagne, France, Italie du Nord). En France on les nomme "Manouches" ou parfois "Gitans" (mais ces derniers désignent communément la culture en question du sud-ouest de l'Europe, notamment de l'Espagne et du Portugal, présente également en Amérique du Sud).


Manouches Terme signifiant "être humain" en rromani (masculin singulier manuś, féminin singulier manuśni, masculin pluriel manuśa, féminin pluriel manuśnǎ). Alternative française au terme de "Sinti / Sinté" utilisé par exemple en Allemagne. Toutefois ce terme est parfois rejeté par les concernés car ils le considèrent comme raciste et se présentent comme Gitans.

Gitans Déformation du terme "Egyptiens" et passé par l'espagnol ("Gitano") dû au fait que les Tsiganes avaient servi l'armée egyptienne et avaient fondé la Petite Egypte. Le terme d' "Egyptien" peut d'ailleurs encore être entendu pour qualifier un Tsigane. C'est aussi ce terme qui donne l'anglais "Gipsy".
Actuellement les Gitans représentent la culture des Tsiganes de l'Europe du Sud (un peu en France, à côté des Manouches, et surtout en Espagne, au Portugal et en Amérique du Sud).

Kalé Terme alternatif à celui de "Gitan" et qui signifie "noir" en langue tsigane. Au masculin singulier on dit "Kalo", au féminin singulier "Kali", au pluriel "Kalé".

Égyptiens
Cette appellation n'est presque plus utilisée de nos jours car on ne confond plus les Rroms ou les Sinté avec les citoyens égyptiens, mais il est intéressant de savoir d'où vient cette désignation. Les Rroms seraient allés, dans la première moitié du XIe siècle, vers Bagdad puis Byzance et la Terre Sainte, suivant leurs maîtres d'alors. En 1099, lorsque les Croisés les rencontre vraisemblablement pour la première fois, les Rroms (sans doute est-il trop tôt à ce moment-là pour parler de Roms ou de Sinti) sont au service des Égyptiens fatimides qui avaient chassé les Seldjoukides de la régions. Les Rroms sont alors pris pour des Égyptiens parmi d'autres, comme l'étaient leurs maîtres.
Lorsque les Rroms arrivent en Europe (au plus tard au XIVe siècle), ils se présentent souvent comme  venant d’Égypte, ce qui était plus prestigieux à l'époque qu'une origine indienne. En effet, l’Égypte était connue par la Bible et par les Croisades. Cette confusion entre Roms et Égyptiens venaient aussi d'une interprétation d'un verset biblique, Ézéchiel XXX.23, verset dans lequel le Seigneur est censé affirmer : "Je disperserai les Égyptiens parmi les nations, et Je les disséminerai parmi les peuples."
Source Rromani. Guide de conversation, Assimil, p. 2-3


Dernière édition par Clément le Dim 16 Aoû - 14:26, édité 6 fois

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Message par Clément Ven 2 Aoû - 2:21

Voici un article à ce sujet de Marcel Courthiade :
Le peuple rrom et ses noms

"Le peuple rrom et ses noms
Le peuple

Les ancêtres des Rroms ont quitté l’Inde du Nord (probablement la cité de Kannauj, non loin de Lakhnau, et ses proches environs) vers le XIème siècle de notre ère, “n’emportant pour tout livre, à en croire le proverbe, que leur langue : le rromani”. Celle-ci, comme les autres langues modernes de l’Inde du nord, s’est développée à partir de parlers populaires dont la forme savante était le sanskrit.

Au cours de la migration de ses locuteurs depuis l’Inde jusqu’à l’Europe puis vers d’autres continents, le rromani s’est enrichi de nombreux apports, surtout lexicaux, d’origine persane, caucasienne et balkanique, puis, plus localement, des diverses langues européennes en contact. Aujourd’hui, plus de 95 % des Rroms sont sédentaires, souvent depuis des générations, et dispersés dans une cinquantaine de pays d’Europe, d’Amérique et d’Australie — auxquels s’ajoutent la Turquie et l’Iran. Le terme “tsigane” (du grec “intouché” ou “intouchable” — à l’origine nom d’un tout autre groupe : une secte manichéenne qui avait précédé les Rroms à Byzance) désigne, selon le contexte, soit les 4 ou 5 % de Rroms non implantés en un lieu fixe, soit à la fois ceux-ci et les quelques groupes à mode de vie itinérant (Travellers celtes, Yéniches germaniques etc…) ou non (Ashkalo-Egyptiens, Rudari-Beás etc…), soit encore tous ces derniers joints à l’ensemble des Rroms, indépendamment de leur mode de vie. Cette imprécision, ajoutée au fait que “tsigane” est injurieux dans de nombreuses langues d’Europe explique pourquoi le mot “Rrom”, par lequel les intéressés se désignent eux-mêmes, lui est préféré pour désigner ce peuple d’origine indienne caractérisé par l’usage ou le souvenir d’une des formes de la langue rromani. Il existe d’ores et déjà une littérature de plusieurs centaines de titres en rromani.

Comment nommer le peuple ?

Il existe en français un certain nombre de mots qui font référence au peuple rrom, depuis Sarrasin – tel qu’il a été utilisé dans le premier texte en actuel territoire français (à Châtillon-sur-Chalaronne dans les Dombes) jusqu’à Rrom – qui fait pratiquement l’unanimité au niveau européen de nos jours.

On peut relever en outre principalement:
– Romanichel – qui signifie simplement en rromani “peuple rrom” mais a acquis en français une connotation très négative, laquelle en rend l’usage très délicat voire impossible, malgré fait que sur le fond le mot Romanichel ne véhicule rien de mauvais.
– Bohémien – qui est très démodé et par suite évoque une vision très passéiste des Rroms et de la société environnante; il provient du fait que certains Rroms se seraient jadis présentés avec des sauf-conduits de Sigismond de Luxembourg (1387-1437), roi de Bohème.
– Manouche – “être humain” en rromani; en réalité ce terme n’est utilisé qu’en France et il désigne l’ensemble des Rroms qui ont longtemps séjourné dans les pays de langues germaniques et quasiment perdu l’usage du rromani.
– Sinto , pl. Sinté – désigne au propre les premiers Rroms à être parvenus en Italie du nord et en partie en Provence. Ce mot a bien entendu été rapproché du mot Sindh, désignant l’Inde en arabe ancien (supplanté plus tard par la forme al-Hind empruntée au persan) sans qu’un lien ait pu être établi avec certitude. Il semble que le mot soit passé en argot allemand (Rothwelsch – litt. “latin de l’armée”) et qu’il ait été adopté ensuite par les Rroms de pays germaniques pour se désigner eux-mêmes, ceci à la place du mot Kahlo – traditionnellement en usage chez eux jusqu’au XVIIIe siècle.
– Gitan – mot grec signifiant “Égyptien” et passé en français par l’espagnol. Aujourd’hui il tend à désigner spécifiquement en français les Rroms de la péninsule ibérique, lesquels ont perdu depuis longtemps (XVIIIe siècle) l’usage du rromani, à l’exception de quelques dizaines de mots qu’ils utilisent comme un argot en espagnol et catalan.
– Egyptien – c’est la version française du mot précédent, que l’on retrouve notamment dans Molière, Voltaire (“Essai sur les mœurs”) et divers auteurs classiques.
Aussi bien Gitan qu’Egyptien (et l’anglais Gypsy) reposent sur une série de malentendus dus à la fois à la méconnaissance de l’histoire scientifique au moment de leur apparition qu’à la force des idéologies religieuses à la même période. Il est à noter que les mots Gitan, Egyptien et Gypsy sont parvenus en Europe occidentale par un canal méridional catholique.
– Tsigane – ce mot comporte de nombreuses variantes régionale selon les langues. Il est parvenu en Europe occidentale un peu plus tard que le précédent, ceci par un canal oriental initialement départ orthodoxe, grec puis roumain, puis indépendamment des Églises ortho-doxes. En réalité le mot était apparu d’abord sous la forme francisée cigain, puis tsigane a été introduit vers le milieu du XIXe siècle, avant d’être concurrencé par tzigane, plus exotique, au moment des premières foires universelles de Paris – alors que Bohémien et Romanichel restaient les formes préférées hors contexte exotique et musical (il s’agissait presque toujours des Rroms d’Europe de l’Est).

Ces deux termes ont été supplantés – pour des raisons de correction politique, par “nomades” après 1912 puis par “voyageurs” puis par “gens du voyage” (GdV), après guerre dans l’usage recommandé, ceci afin de transformer l’identité ethnique évoqué tant par Bohémien que par Romanichel , en identité administrative. C’est dans ce contexte qu’un groupe de chercheurs et travailleurs sociaux des années 50 a choisi de recourir à nouveau, là encore pour des raisons de correction politique, au vieux mot “tsigane“, permettant d’éviter à la fois les mots Bohémien et Romanichel perçus comme offensants, et les mots “voyageurs” et “gens du voyage”, qui désignaient une autre réalité – certes en partie recoupant la première mais radicalement différente. C’est ce groupe qui a fondé l’association “Etudes tsiganes” et sa revue éponyme. Même si leur option pour tsigane avait son sens à l’époque, puisque leurs informations étaient très limitées tant dans la France de leur époque qu’au plan historique et international, ce choix n’est plus adapté à la période actuelle ni à venir.
Enfin nous avons le mot Rrom, qui est celui que les intéressés eux-mêmes se donnent en communiquant en langue rromani – même si on observe parfois des cas de désolidarisation déclarative de la part de certains Rroms (notamment en Roumanie sous la pression de la pensée dominante, voire raciste unique), alors même que le seul terme qu’ils utilisent en rromani est bel et bien Rrom.

Etat des lieux aujourd’hui

Actuellement, pratiquement toute la presse française a intégré le mot Rrom (plus souvent écrit Rom) à son usage standard. Ses détracteurs prétendent qu’il s’agit d’une invention politique. On peut même lire que ce mot n’existe pas en rromani – ce qui est un mensonge à l’état pur, puisque c’est le seul qui existe en rromani pour désigner l’ethnie considérée. En réalité il est signalé en dehors du rromani dès 1385, par l’Italien de Frescobaldi dans son récit de voyage, lorsqu’il passe à Méthone en Grèce. Il ne s’agit donc ni d’un néologisme lexical, ni d’une invention politique.

Un certain nombre de gardiens du temple (ou néophobes) s’efforcent de faire rejeter le mot Rrom de tout usage en français et n’hésitent pas à utiliser des ruses souvent naïves pour ce faire, ce qui ne fait que trahir la dimension émotionnelle et non scientifique de leurs menées. Pourtant :

a) cette attitude est contraire aux dispositions légales internationales qui prescrivent l’emploi du nom qu’un peuple utilise pour se désigner (endonyme) en tant que nom que les autres langues doivent intégrer pour désigner le dit peuple. Nous avons vu cela pour Same au lieu de Lapon, pour Unuit au lieu de Eskimo etc…
b) la notion de Rrom et celle de tsigane ne recouvrent pas les mêmes groupes humains, tant en France qu’au niveau européen et les confondre en une seule entité relève du mépris raciste – cela reviendrait mutadis mutandis à confondre par exemple arabe et musulman….
c) tsigane a une forte connotation négative – notamment en Roumanie, où il désigne le descendant d’esclave, un peu comme Negro aux Etats-Unis. Or Negro n’est plus en usage. En polonais wycyganić signifie “soutirer par ruse” et cyganić “mentir, tromper”, comme en slovaque, tandis que ciganiti signifie en serbo-croate “1. mendier; 2. marchander sans fin; 3. puer” et ciganija “coup bas”. Mais ces usages ne se limitent pas à l’Europe de l’est: to gyp est “arnaquer” en anglais et un objet de piètre qualité ou de contrefaçon est qualifié de gitan en français: des Nike de gitan…
d) l’argument ironique prétendant qu’on ne peut supprimer le mot tsigane des usages du français ne tient pas, car – si l’on compare à nouveau avec Negro – ce terme est utilisé dans trois contextes:
– les travaux historiques
– le langage des racistes (par exemple dans des films ou les citations)
– certains aspects artistiques, comme le Negro Spiritual – et un usage similaire de tsigane peut être fait en français et dans les autres langues.
e) on entend aussi que tsigane n’est pas (ou pas forcément) péjoratif en français. Soit sur le principe, mais voyons la réalité. Je prends un texte historique et donc objectif et neutre (c’est un texte de Antohi qui parle de Bălăceanu, fondateur d’un phalanstère fouriériste à Scăeni près de Prahova en Roumanie):
“Quant à son non-conformisme, il n’est rien moins que trivial : il divorce d’une femme “du monde” et, malgré le désaveu public, il légalise une liaison avec une tsigane, une ancienne esclave de son domaine”.
Ce texte ne semble pas taché de mépris. Imaginons pourtant qu’il ait écrit:
“Quant à son non-conformisme, il n’est rien moins que trivial : il divorce d’une femme “du monde” et, malgré le désaveu public, il épouse Stanca Constantinească, une rromni de 27 ans, une des esclaves de son domaine, émancipée lors de la fondation du phalanstère et qui était aussi l’institutrice de la classe des filles”. [c’est la vérité historique]
Maintenant relisons le premier texte. On voit la différence de connotation entre une tsigane et une rromni.
Dans ces conditions, et en prenant en considération l’avenir plutôt que le passé, il nous semble indispensable d’utiliser le mot Rrom (sur les deux rr, voir document UNESCO ci-dessous) dans tous les contextes neutres et objectifs, notamment en histoire et dans tous les domaines de la pédagogie.

Marcel Courthiade
Professeur de langue et civilisation rromani à l’INALCO"

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Message par Clément Ven 2 Aoû - 2:56

Concernant ce forum, si je garde le terme de "tsigane" entre parenthèses, c'est parce que certains locuteurs français du rromani l'utilise pour eux-mêmes et rejettent le terme de "Rrom". Or, comme ce site veut aider les francophones comme moi qui veulent apprendre le rromani, je prends en compte la manière dont les "Rroms" français se nomment eux-mêmes et majoritairement ils ne choisissent pas le terme de "Rrom" mais ceux de "manouche" et de "tsigane" (et "gitan", mais les gitans ne parle précisément plus le rromani selon Courthiade). Ainsi, j'applique le principe rappelé par Courthiade : "cette attitude est contraire aux dispositions légales internationales qui prescrivent l’emploi du nom qu’un peuple utilise pour se désigner (endonyme) en tant que nom que les autres langues doivent intégrer pour désigner le dit peuple." J'ai trouvé le terme de "tsigane" par exemple dans le livre de Gila-Kochanowski, ouvrage à prendre avec des pincettes (cf. commentaire dans le lien), toujours est-il que l'auteur se présente ainsi (p. 15) : "J'appartiens au groupe des Tsiganes balto-slaves". Pour prendre un autre exemple, dans ce groupe facebook consacré à la langue manouche https://www.facebook.com/groups/339492646934369/, les locuteurs du rromani utilisent souvent le terme de tsigane.
Peut-être que je finirai tout de même par supprimer ce terme tout de même. Je préfère la dénomination de "Rrom / Rromni", d'autant plus que je vais souvent en Roumanie et là-bas, en effet, le terme de "țigan" (ça se prononce comme en français) sert à formuler toute sorte d'expressions racistes : on dit à un enfant de ne pas se comporter comme un tsigane, on parle de "ţigănie" par exemple pour désigner un travail bâclé. Toutefois il m'est difficile de ne pas prendre en compte, en langue française, le fait que des Rroms ou Sinté utilisent ce terme pour eux-mêmes.

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Message par Clément Mar 9 Juin - 1:15

Pour précision, j'ai pu parler il y a quelques temps avec des Gitans du département du Nord. Ce sont elles (il n'y avait que des femmes) qui se nommaient ainsi. J'ai demandé à l'une d'elle pourquoi elles ne se nommaient pas "manouches", elle m'a répondu que c'était péjoratif.

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